De cyberpresse.ca
Quand on trouve deux chevaliers côte à côte, c'est beaucoup plus facile de les identifier. À gauche, le grand chevalier a un bec plus long et légèrement recourbé, tandis que son cousin possède un bec court et droit. En termes de hauteur, nécessairement, le petit est moins haut que le grand.
Collaboration spéciale, Jacques Samson
(Québec) Samedi dernier, journée magnifique de fin d'été, accompagné de Marcel Darveau, j'ai consacré la journée aux limicoles. Marcel Darveau est d'abord un ami, mais il est aussi, dans la vie de tous les jours, biologiste à l'emploi de Canards illimités. Je me réfère souvent à lui quand j'ai des petits problèmes d'identification de certaines espèces d'oiseaux.
Actuellement, c'est une des belles occasions d'observer ces espèces qui sont en pleine migration, quittant leurs quartiers d'hiver pour se diriger vers le Sud, où ils trouveront nourriture en abondance pour passer à travers l'hiver.
On s'est d'abord intéressé à une partie de l'anse Mercier en suivant la berge jusqu'à la rivière Boyer, qui se jette dans le fleuve dans l'anse de Saint-Vallier. On ne peut pas dire que ce fut la tournée du siècle : au rendez-vous, seulement deux ou trois limicoles assez loin à observer.
Même si la marée était montante, ce qui fait que les limicoles se rabattent vers la rive, ça ne nous a pas favorisés.
On a ensuite décidé de mettre le cap sur Montmagny, plus précisément au quai Boulanger, où la ville a fait un aménagement remarquable pour ceux qui veulent profiter du fleuve, des chutes de la rivière du Sud et de plusieurs oiseaux, autant aquatiques que de rivage.
En arrivant, tout près du pied des chutes, un cormoran batifole dans l'eau à la recherche de quelques petits poissons qui rempliront son estomac. Sur des pierres, sur la rive, une belle observation : deux chevaliers côte à côte, un grand et un petit. Très intéressant de les voir aussi rapprochés, ce qui nous permet de définir clairement les traits caractéristiques de chacun. On les a observés de longues minutes et, finalement, ils se sont envolés du côté ouest de la rivière, là où ils étaient à l'abri de la marée montante.
Là non plus, il n'y avait pas abondance : un canard noir qui passe au vol, quelques goélands à bec cerclé, rien de plus, mais tout de même un beau plaisir d'être dans la nature en excellente compagnie.
Mais, tant qu'à être dans le coin, on pousse un peu plus loin sur la 132, pour atteindre la halte routière municipale de Cap-Saint-Ignace. C'est à l'est du village, il y a un bon stationnement et on marche sur l'emplacement d'un vieux quai abandonné. C'est un coin bien aménagé.
Coup de chance, là, les limicoles sont plus abondants, une douzaine, collés au quai et qui cherchent de la nourriture dans quelques centimètres d'eau. Quand jusque-là, on n'en a pas vu plus de deux à la fois, une douzaine, ça devient de l'abondance.
Dans nos jumelles et même à l'oeil nu, on distingue le petit chevalier, le chevalier grivelé, le bécasseau à échasse et le bécasseau poitrine cendrée. Pas facile de les réussir en photo, ceux-là, le soleil joue contre nous, mais, les photos prises au quai Boulanger de Montmagny compenseront.
Comme je l'écrivais plus haut, c'est la saison des limicoles et généralement, ils sont en abondance. L'endroit pour les observer, c'est tout le long du fleuve et un des bons endroits, c'est l'avenue Leblanc qui borde le fleuve à Kamouraska.
Combat aérien
C'est à un véritable combat aérien auquel j'ai assisté avec mon ami Ben, le 5 septembre, vers 14h, dans l'anse Mercier, à Saint-Michel-de-Bellechasse.
La proie, ou si l'on veut, l'avion ennemi, un goéland à bec cerclé, poursuivi par deux chasseurs F-18, pas de l'aviation canadienne, mais plutôt des chasseurs à plumes, un pygargue à tête blanche adulte et un immature. Derrière tout ça, un petit avion qui suit de près les poursuivants, une corneille d'Amérique.
La scène s'est déroulée à une vitesse vertigineuse et n'a pas duré plus de cinq minutes, mais quel spectacle. Le goéland multipliait les feintes pour échapper aux deux pygargues qui, collés sur lui, exécutaient le même ballet aérien. Jamais je n'aurais cru que de si grands oiseaux volent avec autant d'habilité et de souplesse. J'avais déjà vu des faucons émerillons ou des faucons pèlerins en chasse et c'était impressionnant. Ce sont des oiseaux plus petits et d'une habileté à changer de direction incroyable. Les deux pygargues faisaient preuve de cette même souplesse.
Après quelques minutes, le goéland a réussi à s'esquiver et les deux pygargues sont revenus bredouilles. Quant à la corneille, qui sans doute s'attendait à profiter gratuitement des restes d'un goéland, elle a disparu dans la nature.
Quand on a la chance d'assister à une démonstration du genre, on oublie tout. Je n'ai pensé qu'après aux excellentes photos que j'aurais pu faire, mais de toute façon, si je m'étais précipité pour chercher mon appareil photo, j'aurais perdu la moitié du spectacle.
Au moins, ce qui me reste, ce sont de belles images dans ma tête et surtout, de quoi vous raconter une histoire, ce qui est loin d'être négligeable.