De sud_ouest.fr
Un Gris du Gabon s'est échappé de son domicile. Ses propriétaires déploient toute leur énergie pour le retrouver.Chipie et Timothé ont tissé des liens forts, comme l'illustre cette photo prise deux semaines avant la disparition du perroquet. Le jeune garçon espère fêter bientôt les retrouvailles. photo dr
Alerte, disparition. Chipie n'a pas donné signe de vie depuis le 29 août. L'animal est un perroquet femelle de la race des Gris du Gabon. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle a été perdue dans le quartier de… Chante-Alouette, à Rochefort. Elle mesure à peu près 20 cm, sa robe est grise et sa queue rouge. Chipie a quatre ans et possède quelques rudiments de français. Elle sait dire : « Allô », « oui », « d'accord », « coucou, tu vas bien ? », « t'as bien fait dodo ? », « à tout à l'heure » et « bisous ». Adoptée en 2007, lors de la précédente Coupe du monde de rugby, Chipie peut chanter un extrait de la Marseillaise. Elle sait aussi imiter la sonnerie du téléphone.
Ceci n'est pas un message du ministère de la Justice. Il n'a jamais été diffusé à la télévision. Il s'agit seulement du signalement de Chipie, d'après sa propriétaire, Sophie Bauçais, patronne d'un salon de coiffure place Colbert. La jeune femme se sent fautive. « Cela faisait quinze jours que je ne l'avais pas vue. Elle m'a dit ''coucou'', alors je suis allée vers elle pour lui faire un petit bisou sur le bec. Elle est passée par le côté de la cage qui sert à lui donner à manger, puis elle est partie par la baie vitrée. » Depuis cette fugue, la coiffeuse multiplie les messages. « Une bonne centaine, assure-t-elle. Dans les boulangeries, chez des amis commerçants… J'ai même diffusé une annonce sur la radio locale. »
La menace d'un trafic
Pour l'heure, l'énergie déployée par Sophie reste vaine… au grand dam de son fils Timothé, 10 ans - qui possède aussi un lapin, sédentaire et moins loquace. C'est surtout pour lui que Sophie se démène. « Il y tenait beaucoup. On a acheté Chipie voilà quatre ans, dans une oisellerie de Luçon (85). Elle était bébé et venait juste d'être sevrée. » Puis Chipie a grandi. Son goût des singeries l'a peu à peu poussée à imiter la voix des parents de Sophie. Elle s'était taillé une petite place dans la famille.
Il faut aussi savoir qu'un Gris du Gabon vit jusqu'à 70 ans et coûte aux alentours de 1 000€. L'animal est donc très convoité, ce qui n'est pas fait pour rassurer Sophie. « J'ai appris qu'il y avait un trafic de Gris aux alentours de Surgères », confie-t-elle. L'information est difficile à confirmer. Selon nos informations, un ara aurait tout de même été dérobé à un particulier dans le secteur de Saint-Georges-du-Bois. Autant dire que Chipie devra tomber sur une âme très charitable pour retrouver Timothé.
Irène Caillé en renfort
Toutefois, la famille Bauçais a bénéficié d'un soutien non négligeable. « J'ai reçu plusieurs coups de fil, raconte Sophie. Des gens voulaient me laisser leur perroquet quelques jours, pour voir s'il était capable d'appeler Chipie. » Même la propriétaire du zoo de la Palmyre s'est émue de cette disparition. « Comme je possède aussi un salon de coiffure à Royan, où elle est cliente, j'ai pu discuter avec Irène Caillé. Elle m'a recommandé de laisser traîner des graines et tout ce qu'aime Chipie un peu partout. » Pour la fugueuse, ce sera melon, tomates coupées et noix de cajou.
En dépit de ce subterfuge, Timothé attend toujours. Le début de l'ombre d'un espoir a pourtant effleuré sa maman. « Un monsieur de Pont-l'Abbé-d'Arnoult, qui donne à manger à ses oiseaux, m'a signalé qu'un perroquet venait se nourrir au bord de son étang, en compagnie des canards. » Sauf à dire que Sophie a déchanté en apprenant que le dit perroquet fréquentait les lieux depuis le 20 juillet… soit plus d'un mois avant l'envol de Chipie.
Vingt-huit jours après cette fuite, répétons-nous, à l'instar des Gris du Gabon. Alerte. Disparition pas banale. La famille Bauçais a besoin de vous.