De nordinfo.com
Les oiseaux s'adaptent de diverses façons face à l'hiver québécois. La gélinotte huppée a trouvé un moyen inspiré des Inuits en s'isolant sous la neige. Elle fabrique un genre d'igloo en creusant un trou dans la neige pour se protéger du froid ou y passer la nuit.La gélinotte huppée.
Les oiseaux s'adaptent de diverses façons face à l'hiver québécois. La gélinotte huppée a trouvé un moyen inspiré des Inuits en s'isolant sous la neige. Elle fabrique un genre d'igloo en creusant un trou dans la neige pour se protéger du froid ou y passer la nuit.
De plus, elle porte des «raquettes», c'est-à-dire qu'une frange cornée en forme de peigne pousse en bordure de ses doigts de patte. Grâce à ces «raquettes», elle peut se promener sur la surface de la neige.
Son abri peut cependant être un tombeau par temps de verglas, l'oiseau étant coincé sous la croûte glacée. Cet oiseau sédentaire s'abrite aussi dans les îlots de conifères au sein de forêts mixtes.
Gélinotte ou perdrix?
De forme ronde et ayant l'allure d'une poule, la gélinotte huppée est mieux connue sous le nom familier de perdrix, un terme inexact.
La gélinotte huppée est une lointaine parente de la perdrix qu'on retrouve en Europe. Les deux espèces font partie de l'ordre des galliformes.
Pour ajouter un peu confusion, la perdrix grise a été introduite vers 1940 au Québec, aux fins de gibier pour la chasse. L'espèce a réussi à s'adapter à notre climat et vit maintenant à l'état sauvage dans les plaines agricoles des Basses-Terres du Québec, notamment dans la région de Mirabel.
Pour sa part, la gélinotte huppée occupe une large part du territoire québécois, de l'Outaouais à la Gaspésie, en passant par l'Abitibi et le Saguenay. Elle fréquente la forêt, particulièrement les sous-bois.
Dans la nature, elle surprend souvent le promeneur en se projetant dans les airs dans un fracas d'ailes tout en déployant sa queue en éventail. La gélinotte défend farouchement son territoire, pouvant carrément foncer sur le promeneur ou sur des animaux aussi gros qu'un orignal.
De couleur brunâtre, notre oiseau doit son nom à sa petite huppe sur la tête, laquelle est pourtant à peine visible. Les deux sexes se ressemblent, mais le mâle se reconnaît par son tambourinement puissant évoquant un vieux moteur. Cet étrange bruit est produit par le bruissement accéléré des ailes.
Le régime alimentaire de la gélinotte varie selon la saison. En hiver, elle mange principalement des bourgeons de peuplier et de bouleau. Au printemps, elle se nourrit surtout de jeunes feuilles de tremble. En été et en automne, elle s'alimente de graines, de fruits et de champignons. Les jeunes dégustent des insectes. Elle peut, assez rarement, sortir de son sous-bois et picorer au sol des graines tombées d'une mangeoire.
Dans le monde, quelque 300 espèces d'oiseaux font partie de l'ordre des galliformes. Au Québec, outre la gélinotte huppée et la perdrix grise, on dénombre le tétras du Canada, le tétras à queue fine, le faisan de Colchide, le dindon sauvage, le lagopède des saules et le lagopède alpin.
Les tétras vivent dans les forêts boréales alors que le dindon sauvage glougloute en petit nombre dans le sud du Québec.
Le faisan de Colchide, appelé auparavant le faisan à collier, est un oiseau d'élevage qui peut s'échapper et se reproduire dans la nature pour former une famille, voire un groupe durant quelques années. Mais la rigueur de notre climat décime souvent le regroupement.
Les lagopèdes vivent à longueur d'année dans la toundra québécoise. Ils sont adaptés de manière géniale à notre nature rude et glaciale. Leurs pattes sont emplumées et ils s'enfouissent sous la neige pour survivre. De plus, le plumage des lagopèdes change de couleur au fil des saisons, passant de brun en été à blanc en hiver, exemple étonnant de mimétisme.
Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l'apprentissage de l'ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.