Réunion - Les voleurs de canaris se font voler dans les plumes

De clicanoo.re

Deux jeunes qui avaient fait une razzia dans un magasin spécialisé, emportant 200 oiseaux et en tuant d’autres, ont été condamnés à de la prison et devront indemniser leur victime à hauteur de 7500 euros.

Ecœuré”. M. Dijoux n’a pas d’autres mots quand le juge Bertrand Pages l’interroge sur son ressenti dans cette affaire de vol d’oiseaux dont il a été victime il y a plus d’un an, le 13 juillet 2010. Ce jour-là, le Bénédictin s’est fait dérober pour environ 9 000 euros de canaris. Soit près de 200 bêtes à plumes ! Le chef d’entreprise est passionné d’ornithologie depuis plusieurs années. Il en a même fait son métier. Son commerce est implanté à Bras-Fusil, dans des locaux adossés à son domicile. Durant l’audience à juge unique tenue hier après-midi, à Champ-Fleuri, le vendeur d’oiseaux est revenu sur ce qu’il a subi, lui et ses proches. Face à lui, à la barre, deux jeunes de 19 et 24 ans qui n’ont pas vraiment répondu aux questions qui leur étaient adressées. Mathieu Julien Damien Besge et Ariste B. sont bien connus des services de police. Le premier purge actuellement une peine de prison au centre pénitentiaire de Domenjod. L’autre n’a pas fait parler de lui depuis un vol remontant à 2004. En juillet dernier, ils pénètrent par effraction chez M. Dijoux dans le but de s’emparer des volatiles exotiques.

9 000 EUROS D’OISEAUX VOLÉS

Le commerçant s’est assoupi dans son canapé alors que sa femme et ses enfants dorment dans leurs chambres respectives. Les intrus remplissent littéralement leurs poches d’oiseaux. Plusieurs seront retrouvés morts sur place. “Vous avez fait un saccage chez la victime, commente le procureur Richard Bometon. C’est un véritable “viol” matériel de son intimité. Vous allez vous-mêmes fonder une famille et vous aurez peut-être une maison. Et qu’est-ce que vous allez faire si quelqu’un comme vous s’introduisait à votre domicile ?” Le représentant du ministère public requiert quatre mois de prison ferme contre Besge. Quatre mois avec sursis et un stage de citoyenneté pour son acolyte. Me Léopoldine Settama revient sur le choc subi par toute la petite famille suite à ce cambriolage. Le conseil demande 7 000 euros de dommages et intérêts pour les oiseaux, 500 pour une tronçonneuse également dérobée et enfin 3 000 euros de préjudice moral. Son client a finalement obtenu 7 500 euros de réparations au total. Le juge a par ailleurs suivi les réquisitions du parquet. Les voleurs sont de plus en plus intéressés par les oiseaux exotiques qu’ils revendent ensuite sous le manteau. Les deux mis en cause dans ce dossier s’étaient fait prendre parce que les canaris étaient bagués. Un dispositif plus que nécessaire pour les amateurs de Titi.

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