De nantes.maville.comCet oiseau rarissime, échoué en Vendée, a été accueilli et bichonné au centre vétérinaire de la faune sauvage de Nantes. La petite oiselle vient de retrouver les siens en Angleterre.Outarde barbue. Otis tarda vogelwarte.ch Entretien avec Elodie Laurent, soigneuse animalière.
Un bébé outarde, bagué outre-Manche, s'est égaré le 6 novembre aux Sables d'Olonne. L'école vétérinaire de Nantes l'a remis sur patte. Une outarde barbue, ça n'arrive pas tous les jours...
C'est vrai ! Il n'y a plus d'outarde barbue en France. Et plus guère dans le monde... C'est la première fois qu'on en reçoit ici, au centre vétérinaire de la faune sauvage et des écosystèmes des Pays de la Loire-Oniris. Trois soigneurs anglais sont venus la chercher hier matin, l'ont ramenée dans leur centre anglo-saxon de réhabilitation de l'outarde. Ils tiennent à elle parce que les femelles, c'est encore plus rare.
Comment avez-vous soigné cette demoiselle ? Etait-elle en piteux état ?
Elle était juste épuisée par le long voyage qu'elle a fait d'Angleterre. Elle a eu droit à un examen clinique comme on le fait avec tous les animaux qui arrivent ici. On l'a réhydratée avec du sérum physiologique, on lui a injecté du glucose. Et elle a eu droit à un menu varié : luzerne fraîche, granulés à la volaille, souriceaux hachés et vers de farine, son péché mignon.
Comment soigne-t-on un animal sauvage ? On imagine que c'est délicat...
On limite les manipulations, on les garde au calme. Car ils peuvent mourir de stress... Cette outarde-ci n'était pas trop stressée parce qu'elle est née en captivité. Pour s'en occuper, les soigneurs anglais mettent tout de même des plumes d'outarde sur leur combinaison !
Vous recueillez, chaque année, quelque 1500 animaux sauvages, essentiellement des oiseaux. Combien en relâchez-vous ?
La moitié d'entre eux. Ça peut paraître peu mais c'est pourtant pas mal. L'entreprise est difficile parce que chez les hérissons par exemple, les pesticides font beaucoup de dégâts, du moins on le suppose. Il y a aussi les gens qui soignent ou nourrissent l'animal avant de nous l'amener. Mais on ne donne pas de graines à un rapace ! Ni de lait de vache à un mammifère ! Les gens vont sur internet, où les bêtises sont légion, croient bien faire, et font plus de mal que de bien. Il y a aussi ceux qui ramassent des petits d'animaux, croyant qu'ils ont été abandonnés alors que les parents sont tout prêts...
Alors si je trouve un hibou blessé, le mieux à faire, c'est de vous appeler ?
Oui, comme ça on pourra déjà vous conseiller (02 40 68 77 76). Après, ou vous le déposez auprès des vétos de notre réseau, ou vous nous l'amenez, école vétérinaire de La Chantrerie à Nantes, au centre de la faune sauvage. On est ouvert 7 jours sur 7, de 8 h à 18 h. En dehors, on peut déposer l'animal au service des urgences de l'école. L'important, c'est d'agir vite.
Recueilli par Isabelle MOREAU. Ouest-France
Source : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-L-outarde-barbue-a-regagne-son-nid-anglais_fil-2246030_actu.Htm