De sudouest.frUn ornithologue bénévole récupère, soigne et recense ces oiseauxMichel Hoare s’apprête à relâcher une buse variable, ainsi dénommée à cause de sa couleur qui peut changer selon les heures. (PHOTO LOÏC MAZALREY) Enseignant et pêcheur, Michel Hoare convient que sa passion pour les oiseaux est née des heures d’attente face à un hameçon atone. « Parmi eux, les rapaces sont les plus spectaculaires. Et ils sont essentiels dans la chaîne alimentaire. » C’est ainsi que ce sexagénaire est devenu ornithologue bénévole au sein de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et membre de la Sepanlog, la filière lot-et-garonnaise de l’association présidée par Nicolas Hulot. Installé à Castillonnès, à moins d’un quart d’heure d’Eymet à vol d’oiseau, il était l’invité de la 6e Fête de la nature, organisée ce week-end par l’office de tourisme d’Eymet, dans le cadre d’une manifestation nationale.
« Une carte de la population »
« Le but que je poursuis, au sein de la LPO et en lien direct avec l’association l’Essor de Tonneins (NDLR : en Lot-et-Garonne), n’est pas du tout la fauconnerie. Malgré les lois, les adeptes de cette tradition prélèvent les jeunes, juste avant leur envol, pour les dresser à la chasse. Ces jeunes rapaces, qui ne connaissent pas encore leur milieu, se vendent plusieurs milliers d’euros ! »
Aux antipodes de cette pratique, la mission à laquelle participe Michel Hoare est vouée à la nature : « Il s’agit de récupérer les volatiles blessés et de leur rendre la liberté. Une buse qui meurt crée un déséquilibre grave. »
L’ornithologue amateur avait auparavant présenté au public, rassemblé sous la halle du camping d’Eymet, un faucon crécerelle : « La buse et le faucon sont les deux rapaces les plus communs de France. Et, comme tous les rapaces de l’Hexagone, ils sont protégés. » C’est dans cette mission, associée au recensement, qu’il s’est investi. « Ce dimanche matin, j’ai compté tous les oiseaux que j’ai vus ou entendus. Nous sommes quelques centaines en Aquitaine à contribuer à établir une carte la plus précise possible de la population des oiseaux, toutes espèces confondues. »
• 500 oiseaux en permanence
Le centre de Tonneins (1) récupère les oiseaux blessés, souvent très petits, et s’attache scrupuleusement à les rendre à l’état sauvage. Michel Hoare souligne d’autant plus son importance que nombre de refuges de ce type sont en voie de disparition, faute de financement. Le soutien du Conseil général du Lot-et-Garonne et du Conseil régional permet au centre de Tonneins de poursuivre son activité : « Nous avons en permanence entre 400 et 500 oiseaux dans nos volières, que nous préparons au retour à la vie sauvage », précise Michel Hoare.
« La vallée du Dropt est très préservée, ainsi que le sud de la Dordogne. La nature y est très intéressante. C’est un site passionnant », confie Michel Hoare, qui tient son nom d’un grand-père américain venu en France en 1914.
La commune d’Eymet, très investie dans la protection de la nature, bénéficie de la connaissance parfaite du canton de Pierre Bacogne, vice-président de l’office de tourisme. « Tous les ans, on change de site et de thème. Ce week-end, c’était les rapaces et les zones humides. Dimanche, on est allé sur le secteur de Razac-d’Eymet. L’an dernier, on était à Fonroque. Les balades n’excèdent pas un kilomètre, mais elles permettent d’observer attentivement la faune et la flore. »
(1) Contact : 05 53 79 91 41.
Source : http://www.sudouest.fr/2013/05/27/rapaces-au-naturel-1065109-1833.php